Extraits

Un extrait de chacun de mes romans, 

par ordre de publication, ça vous dit ?


Daphné, enfin libre  (12+ ans)

Éditions Vents d'Ouest , 2010 (n'est plus disponible en librairie)

« J'ai eu ma première planche à roulettes à neuf ans. Un oncle qui m'aimait beaucoup, mais qui aimait aussi faire enrager ma mère, me l'avait offerte pour Noël. J'avais sauté dessus, tout heureux, en me tenant aux murs du corridor chez mon oncle et je m'étais heurté le front sur le plancher de bois franc. On n'a pas idée du temps que ça peut prendre aux urgences, pendant la nuit du 25 décembre, uniquement pour trois points de suture...

De retour à la maison, maman avait rangé la planche au sous-sol, avec le mince espoir que je l'oublie avant l'été. mais elle me connaissait et elle se doutait bien que dès les premiers jours de beau temps, j'allais réclamer l'objet. Elle m'acheta donc tout l'attirail de protection possible, pour éviter que la scène du réveillon ne se reproduise et, lorsqu'un jour de mai je décidai d'aller faire un tour dans la rue avec mon cadeau, elle sortit l'équipement et me harnacha des pieds à la tête en me bombardant de conseils de sécurité. »


Course, amour et raviolis (14+ ans)

Éditions Vents d'Ouest, 2012 (n'est plus disponible en librairie)

« Maman a une peur panique que je tombe enceinte, qu'elle se retrouve grand-mère à son âge et qu'elle devienne la honte de Saint-Fabien-sur-Mer. Pour mon anniversaire de 14 ans, elle m'a offert une boîte de condoms que j'ai dû obligatoirement placer dans le tiroir de ma table de chevet. Moments très embarrassants, je dois dire, lorsqu'elle m'a expliqué, avec force détails, comment utiliser les condoms... Tous les ans maintenant, elle change la boîte, prétextant l'assèchement du latex. Mais nous savons très bien toutes les deux qu'elle veut simplement vérifier combien j'en ai utilisés dans les derniers mois. Heureusement - ou malheureusement, c'est selon - elle n'a fait qu'échanger, année après année, une boîte même pas entamée, contre une autre tout aussi neuve. »

Direction Saint-Creux-des-Meuh-Meuh       (10+ ans)

Éditions Québec Amérique, 2014

« Johan, c'est un nom de fille. Mon père a dû avoir une bulle au cerveau quand il l'a choisi. Il m'a déjà dit (un jour où il était pas mal sur la brosse) que c'était le nom d'un gars dans un film qu'il avait beaucoup aimé. Personnellement, je trouve que c'est pas du tout une bonne raison. Je veux dire... il faut penser aux conséquences, à ce que ça va impliquer dans le futur ! À l'école, chaque jour y a un moron qui me fait une blague plate avec ça, en se trouvant suuuuuuuper drôle. Comme s'il était le premier.
Mais bon, papa était passablement sous le choc quand je suis né : il se retrouvait avec un bébé braillard sur les bras et une femme à enterrer. Faut le comprendre. »

La Cache, tome 1 : L'effet jus d'orange  (14+ ans)

Éditions Québec Amérique, 2015

« Quand j'ai accepté le poste de directeur à l'école Chevalier, mon prédécesseur m'a remis un document dont la page couverture était marquée d'un Top Secret rouge. J'ai d'abord cru à une blague. J'entrais en fonction dans l'école d'un village minier perdu au fond d'une vallée, pas aux services secrets du gouvernement !

Le soir, chez moi, j'ai ouvert le dossier avec un sourire aux lèvres, déjà prêt à rire d'une bonne blague. Mais le contenu de ce dossier ne m'a pas fait rire du tout. On ne me confiait pas uniquement la direction de cette école : on déchargeait sur mes épaules le plus grand secret qu'aucun directeur d'école n'ait jamais porté.
Le lendemain, ils m'ont contacté. »

La Cache, tome 2 : L'ambre bleu  (14+ ans)

Éditions Québec Amérique, 2016

« Notre petit groupe a traversé le village en silence. On scrutait la rue autour de nous dans l'espoir de voir quelqu'un sortir d'une maison, même si on savait qu'Arthur avait bien vérifié partout et que les seules choses qu'y trouvait depuis des mois, c'était des cadavres oubliés.

Devant la maison d'Ariel, on s'est arrêtés. J'ai repensé à la lettre que son père lui avait laissée et où y nous recommandait de rester tous ensemble, de pas nous séparer.

On était en train de faire exactement le contraire... »

Le Programme  (14+ ans)

Éditions Québec Amérique, 2018

« Je me lève pour mieux voir. Plus haut sur le chemin de terre, j'aperçois la tête du cheval qui s'agite de haut en bas au rythme de ses pas. Derrière lui, sur la banquette de la carriole, sont assis, immobiles, deux grands gars à l'allure étrange. Après quelques secondes supplémentaires à les regarder s'avancer, je constate qu'ils s'avèrent en tous points identiques : crânes rasés et luisants, tatouages couvrant leurs bras et leur cou jusque sous la mâchoire, t-shirts et jeans noirs, bottes lacées en cuir sombre. Ils semblent maigres, décharnés même. Les joues creuses, les yeux enfoncés dans leurs orbites et soulignés de cernes mauves, ils fixent le néant droit devant eux sans démontrer la moindre émotion.
On dirait des fantômes.
- Manquait pus qu'ça, grommelle Chef en se levant à contrecoeur pour les accueillir. Des jumeaux meurtriers. »


Justin et les Malcommodes, tome 1 : La fantastique aventure en forêt  (8+ ans)

Éditions du Boréal, 2018

« Découragé, Justin se laissa retomber par terre et prit sa tête entre ses mains. Il hésitait entre se mettre à rire ou à pleurer.

- Et comment comptez-vous retourner au Bercail? demanda-t-il après un moment.

- À pied, évidemment! lui répondit Bibine.

Justin balaya le petit groupe du regard. La plupart d'entre eux n'arrivaient pas à faire deux pas sans buter sur un caillou. La moitié utilisait une canne et l'autre moitié était soit sourde, soit pratiquement aveugle. Ils avaient des dizaines de kilomètres à parcourir, sans eau ni nourriture. Comment diable pensaient-ils réussir cette expédition?  »

Oser pour soi  (12+ ans)

Éditions Luzerne Rousse, 2018

« Frank est étrangement silencieux aujourd'hui. Il grignote quelques haricots verts dont il a d'abord coupé les bouts. Je lui ai expliqué plusieurs fois que les bouts des haricots goûtaient exactement la même chose que n'importe quelle autre partie du légume, mais il s'entête à les mettre de côté, par habitude.
Je me penche vers lui et chuchote pour ne pas que Kat entende :
- Alors, comment s'est terminée ta soirée, vendredi ?
- M'en parle pas... soupire-t-il, perdu dans ses souvenirs. Je pense que je suis amoureux.
- Sérieux ?
- Sérieux.
Frank tombe amoureux tout le temps et ça finit rarement bien. Elle le laisse et il menace de se jeter en bas du toit de l'école. Ou il la laisse et elle imprime des centaines de photos de lui qu'elle placarde partout sur les casiers. Sinon, elle le surprend avec une autre fille et publie des propos injurieux à son sujet sur Facebook. Ou bien, elle se désintéresse de lui et il devient invivable, la harcelant de messages textes. »


Justin et les Malcommodes, tome 2 : La périlleuse escapade au Parc Dumont    (8+ ans)

Éditions du Boréal, 2019

« - Avez-vous un tarif spécial pour les personnes du troisième âge ? se renseigna Hervé, guilleret.

La jeune femme leva les yeux vers lui et se mit à l'étudier, comme pour s'assurer qu'il n'essayait pas de lui jouer un vilain tour pour avoir une réduction sur son billet d'entrée.

- Oui, mais les deux petits doivent payer le tarif pour enfants, ajouta-t-elle en pointant Justin et Marinette.

- Allons donc ! s'écria Hervé. Ce ne sont pas des enfants ! Ils ont une maladie dégénérative très rare qui s'attaque à leurs cellules et leur donne une apparence plus jeune.

- En fait, ils ont quatre-vingt-quatre ans, ajouta Fernand Grandmaison sans sourciller.

Il se pencha vers l'employée et chuchota :

- Hélas, ils n'en ont plus pour très longtemps... »

La dernière harde  (10+ ans)
Éditions Luzerne Rousse, 2020

« Nous nous approchons de la barre et j'y aperçois un garçon qui semble à peine plus âgé que moi. Il a les cheveux blonds, presque blancs, et la peau halée par le soleil. Il ne porte pas d'insigne ou d'uniforme particulier, juste un jean et un chandail gris en laine bouillie, mais je comprends tout de suite en le voyant, que c'est lui qui dirige. Il dégage une autorité naturelle et une confiance en lui que je n'ai jamais vue chez aucun adolescent de ma connaissance. C'est comme s'il portait un déguisement et qu'en-dessous, se cachait un adulte avec vingt années d'expérience en mer.

- Bonjour Hans, le salue Mathilde. Je te présente Laurie.

Hochant à peine la tête, le garçon me gratifie d'un demi-sourire que je ne sais pas trop comment interpréter. Indifférence ? Timidité ? Arrogance ? Peut-être qu'il désapprouve de me voir débarquer sur Enhjørning sans avertissement. Impossible de savoir puisqu'il ne répond pas à Mathilde et continue de fixer l'horizon comme si nous n'étions pas là. »

Justin et les Malcommodes, tome 3 : L'étonnante visite dans la classe de mademoiselle Aglaée (8+ ans)

Éditions du Boréal, 2020

« - Écoutez-moi bien, tous, commença Hervé à voix basse. Je vais entrer avec Justin. Et pendant que je me présente à son institutrice, vous vous glissez furtivement à l'intérieur, un à un, toutes les trente secondes.

- Furtivement, oui, répéta Bibine.

- Mais enfin..., fit Justin, mademoiselle Aglaée n'est pas stupide ! Elle va s'en rendre compte. Elle voudra savoir quel enfant chacun de vous accompagne.

(...)

- Ils n'auront qu'à marmonner quelque chose d'incompréhensible, finit par déclarer Hervé. Les vieilles personnes font toujours ça, et ça marche à tous les coups. Si ton institutrice fait preuve d'un minimum de politesse, elle les laissera entrer sans poser d'autres questions.

Justin n'était pas convaincu que le plan d'Hervé allait fonctionner. Mademoiselle Aglaée savait compter, puisqu'elle était championne de mathématiques, et elle réaliserait vite que le compte n'y était pas ! Il y aurait bientôt beaucoup trop de grands-parents pour le nombre d'élèves.

- Hervé, intervint-il, je ne crois pas que...

- Exécution ! »

Lucy Wolvérène, tome 1 : Les cristaux d'Orléans (14+ ans)

Éditions Québec Amérique, 2020

« Dans les soubassements de la ville de Québec, Lucy Wolvérène, dix-sept ans, avait acquis sa réputation de voleuse grâce à ses plans ingénieux et sans faille. On chuchotait qu'elle arrivait à escalader les murs fortifiés de la citadelle, et qu'elle pouvait ouvrir n'importe quel coffre-fort, peu importait l'épaisseur de ses parois. Elle se moquait des autorités autant que des terribles hommes-corbeaux qui terrorisaient la ville la nuit. Cette fille aux origines amérindiennes était entourée d'une aura de mystère, et quand arrivait à leurs oreilles la rumeur qu'elle avait accompli un vol spectaculaire et inexplicable, les gens qui la côtoyaient lui attribuaient de nouveaux pouvoirs, toujours plus extraordinaires et ridicules d'une fois à l'autre.
Cela la faisait bien rire. »

Lucy Wolvérène, tome 2 : Le vol de la couronne (14 + ans)

Éditions Québec Amérique, 2021

« Lucy épaula et visa la tête de l'homme-corbeau.
- Attends ! s'écria Casimir, en tendant la main vers elle. On sera déjà loin quand il se réveillera. On n'est pas obligés de le tuer.
- Je ne serai pas tranquille en sachant qu'il est derrière nous.
- On pourrait juste lui enlever ses outils. Il deviendra pratiquement inoffensif.
Lucy eut un reniflement de dédain en déposant le canon de l'arme par terre.
- Tu as toujours été trop mou, Casimir. Tu as conscience qu'il n'aurait pas hésité à nous tuer tous les quatre s'il en avait eu l'occasion ?
- Oui, je sais. Mais ce type, avant qu'ils le transforment, c'était un prisonnier, comme moi. C'était peut-être même un ami, qui sait ?
- Cette chose n'a plus rien d'un être humain.

Déterminée à en finir, Lucy épaula de nouveau. Avec toute la rancune accumulée depuis des années contre les hommes-corbeaux, elle se pencha au-dessus de la créature et appuya le canon sur son front. Casimir n'intervint pas. Il avait croisé les bras et fait un pas vers l'arrière. Cela irrita Lucy. Elle aurait préféré qu'il proteste, plutôt qu'il lui impose son silence chargé de reproches.
Elle hésita une seconde de trop.»



Cyndi et mo(10 ans et +)

Éditions Luzerne Rousse, 2022


« J'ai une devinette pour vous.

Qu'est-ce qui pourrait être pire que d'avoir un moniteur de camp de jour qui porte le surnom de Ravioli, mais qui s'appelle en réalité, Kevin ? Vous n'avez pas d'idée ? Vous donnez votre langue au chat ?

Ce qui peut être pire : avoir un moniteur qui porte le surnom de Killer et qui s'appelle en réalité Jérémy.

Hé oui, le même Jérémy qui buvait de l'alcool en cachette juste avant de commencer sa carrière de moniteur, le même Jérémy qui nous avait traités de...

- Hé ! Les losers !

- C'est pas vrai... a marmonné Derick entre ses dents serrées.

En trainant les pieds, on s'est approchés de Jérémy « Killer » Lalande qui a coché nos noms sur sa liste, un sourire moqueur au coin des lèvres. Autour de lui s'agglutinaient déjà plusieurs autres jeunes de notre âge. J'ai reconnu :

- les frères Haddaoui (Mohammed et Amir, que je ne distingue toujours pas même s'ils fréquentent notre école depuis trois ans)

- Bastien Clavier (un fatiguant qui sait tout, connait tout, a tout vu, est allé partout)

- Frida Morin (qui s'assure régulièrement que tout le monde se rappelle qu'elle fait de la danse et du patinage artistique de compétition)

- Mélianne Archambault (championne du concours de calcul mental cette année)

- Julien Pratt (champion du concours du gars le plus idiot et ce, depuis sa naissance)

- Kalliyah Emerson (est reconnue pour ses colères terribles et ses tresses africaines retenues par des dizaines de boules de couleur)

- Giang Nguyen (on ne l'a jamais entendu prononcer un mot, peut-être est-il muet, qui sait ?) »